Association Les Bergers des Pierres-Moselle
Tunnel de Tavannes n°1, 55100 Fleury-devant-Douaumont, France
Longitude : 49°180643
Latitude : 5°453113


Entre 1870 et 1914, le tunnel de Tavannes était un tunnel ferroviaire de 1400 mètres de long et de 5 mètres de large. Sa construction remonte à 1870 pour permettre le passage de la voie ferrée reliant Metz à Verdun. En 1871, la nouvelle frontière imposée a transformé le tunnel en un passage stratégique qui pourrait empêcher l’ennemi de prendre le contrôle de la place forte de Verdun entre les forts de Tavannes et de Souville. Entre 1873 et 1874, on a amélioré le tunnel en construisant deux corps de garde à l’entrée Est avec des créneaux de fusillade et un pont haha pour empêcher l’accès.
Un projet avait même pour objectif de relier le fort de Tavannes au tunnel en utilisant une galerie souterraine, mais seule une tranchée aérienne sera utilisée.
aménagée.

Comment le tunnel fonctionnait pendant la Première Guerre Mondiale
Au cours de la grande guerre, le front avance, ce qui restreint l’utilisation de la voie ferrée. On garde le tunnel ferroviaire sous surveillance jusqu’en 1916, car on prévoit de le détruire si l’ennemi s’approche.
Pendant les premiers combats de la bataille de Verdun en 1916, le tunnel est utilisé comme abri pour
les forces qui assurent la protection du secteur. Cet abri, réputé pour sa sécurité, sera rapidement utilisé comme dépôt de munitions. Un éclairage faible est alimenté par un groupe électrogène, et plusieurs petits abris en bois ou en tôle sont aménagés à cet endroit.
Les 1000 à 2000 hommes qui viennent s’y abriter ressentent rapidement le manque d’eau. Le tunnel n’a qu’un faible point d’eau au centre de l’ouvrage. En outre, il n’y a pas de toilettes et le système de ventilation est obstrué pour éviter l’entrée des gaz des combats. Le manque d’hygiène est crucial en raison de ces conditions insalubres qui transforment le tunnel en un égout, où les troupes peuvent parfois rester pendant près de 15 jours.
Le 22 juin 1916, le tunnel est évacué à mesure que le front s’approche de plus en plus. Les autorités françaises ont presque donné l’ordre de le faire sauter.
Pendant la période de juillet-août, les voies d’accès au tunnel réoccupé sont violemment bombardées, et certaines troupes françaises se retranchent à 100 mètres de l’entrée Est du tunnel.

Le 4 septembre 1916, vers 21 heures, l’explosion du tunnel a entraîné une explosion accidentelle de caisses de grenades pour des raisons inconnues. Le dépôt de pétrole est enflammé à l’entrée Sud-ouest de l’ouvrage, près du groupe électrogène. On ressent l’explosion d’une violence exceptionnelle à plusieurs kilomètres, entraînant d’importants dégâts. Il est impossible d’atteindre l’entrée ouest, et les baraquements s’embrasent un par un. Une fumée épaisse et très nocive s’échappe dans le tunnel, asphyxiant tous les soldats qui se précipitent vers l’entrée Est, du côté ennemi, où la sortie est partiellement bloquée.
Face à l’épaisse fumée et au déluge de feu allemand qui s’abat sur la sortie, les soldats se retrouvent coincés. Il n’y aura pas de secours cette nuit-là, et certains survivants se réfugieront à la fontaine de Tavannes. Le tunnel sera en proie à la flamme pendant deux jours.
Cela va nous empêcher de connaître précisément le nombre de victimes, estimé entre 500 et 600 hommes. Pour aggraver la situation, les bombardements dans le secteur vont augmenter, ce qui compliquera l’évacuation des blessés. Les autorités militaires ont dissimulé cet accident tragique au grand public en censurant la presse et en disant aux familles des victimes qu’elles avaient disparu.
Après cet événement tragique, le tunnel reste à proximité du front jusqu’au 15 décembre 1916, et des travaux y sont effectués pour prévenir toute nouvelle catastrophe.
La construction d’une galerie de 17 mètres devait relier le tunnel au fort de Tavannes, mais elle ne sera pas réalisée avant la fin de la guerre.

Depuis 1918 jusqu’à nos jours
Après la guerre, le tunnel est rétabli pour permettre la circulation des trains.
En 1936, une deuxième galerie parallèle à la première va être créée pour modifier le tunnel. Des arceaux en béton renforcent la galerie d’origine, et plusieurs passages, équipés de portes blindées, sont aménagés pour relier les deux galeries.
La Gestapo a fusillé plusieurs résistants à l’entrée ouest du tunnel en décembre 1944. Ils seront désignés sous le nom de fusillés de Tavannes et un monument sera édifié à leur mémoire à proximité. À l’heure actuelle, il ne reste pratiquement plus aucune trace des combats de 1916.
La SNCF continue d’utiliser exclusivement la galerie creusée en 1936.